Le secteur de la santé vie une crise financière majeure en FWB. La situation actuelle des hôpitaux en FWB est très préoccupante ; 60% d’entre eux présentent des budgets en déficit en 2023. A cette situation financière critique, s’ajoute une situation critique en termes de pénurie de personnel, notamment dans le domaine des soins infirmiers et des technologues. Plusieurs plans visant des économies ont déjà été mis en œuvre dans nos hôpitaux ces dernières années.

L’Université doit maintenant agir au niveau politique, avec l’appui du CReF (Conseil des Recteurs et Rectrices Francophone), pour convaincre de l’urgence d’une reconnaissance des hôpitaux universitaires.

Nos hôpitaux universitaires doivent être considérés comme des entités faisant partie intégrante de notre Université et donc leur avenir doit être au cœur des préoccupations de notre communauté et, en particulier, de l’ensemble de l’équipe rectorale. Pour cela, il est essentiel que nos hôpitaux soient régulièrement à l’agenda du conseil rectoral. De plus, il est essentiel que le Recteur ou la Rectrice siège et soit bien présent·e dans les instances de gouvernance des hôpitaux universitaires de l’UCLouvain, en parfaite complémentarité avec la Vice-rectrice ou le Vice-recteur du Secteur de la Santé.

Dans le contexte de crise actuel, il est indispensable d’élaborer un véritable agenda pour une stratégie hospitalière ambitieuse et audacieuse à l’horizon 2030. Nous devons passer d’un rôle d’acteur universitaire réactif face à l’évolution du paysage de la santé en FWB à un rôle de leader universitaire proactif et prospectif.

Pour ce faire, nous proposons une méthode plutôt qu’un contenu qui devra être porté par les acteurs et actrices de nos hôpitaux mais aussi par l’ensemble de la Communauté Universitaire.

A cette fin, nous constituerons un « comité stratégique » composé d’acteurs clés de nos hôpitaux et du secteur de la santé ainsi que de membres du conseil rectoral et du CA. Ce comité réalisera un diagnostic stratégique complet afin de proposer un avenir à nos hôpitaux universitaires (de façon à la fois autonome et très complémentaire).

Nous aborderons les enjeux d’évolution de la médecine dans une perspective de « network medecine » et d’Intelligence Artificielle, qui demanderont de construire un véritable écosystème de santé connecté de la première ligne à la prise en charge tertiaire et quaternaire. Nous examinerons l’évolution potentielle des alliances (H.UNI, réseau namurois, etc.), les fusions, les synergies entre St Luc et le CHU Namur, l’ambition du Réseau Santé Louvain, les enjeux de gouvernance dans les différentes instances hospitalières, la stratégie géo-hospitalière qui prend en compte les bassins de soin locaux (Bruxelles, Brabant, Namur, Charleroi, le Centre, Mons, Hainaut occidental) et les axes de mobilité clé (N25, axe E411 sud, E411 Nord, E19), etc..

Cette réflexion devrait également aborder la politique de développement académique pour nos hôpitaux, qui passe par une identification des domaines de recherche porteurs d’avenir (une « gap analysis »).

Nous devrons également soutenir les plateformes technologiques sectorielles et inter-sectorielles qui constituent un outil indispensable à une recherche de qualité dans le secteur.

Nous aborderons également le besoin de soutenir et amplifier notre capacité de translation de la recherche vers la pratique, le passage de la recherche clinique à la recherche expérimentale et vice-versa, dans des domaines porteurs, pour que nos recherches bénéficient directement à nos pratiques hospitalières. Cette translation est également possible à partir d’autres secteurs indispensables au fonctionnement d’un hôpital (technique, gestion, paramédical, etc.).

Nous aborderons les enjeux de la convention clinique entre l’hôpital et l’Université pour veiller à une justice distributive basée sur les coûts des prestations réalisées et la mobilisation effective des intervenants et intervenantes en enseignement et en recherche dans le secteur santé. Les enjeux des Médecins Assistants Cliniciens Candidats Spécialistes (MACCS) dans leur répartition entre nos hôpitaux universitaires et ceux des membres du Réseau Santé Louvain (RSL) devront aussi être abordés.

Nous sommes persuadés que l’avenir du RSL passera par une meilleure appréhension de toutes les collaborations existantes et potentiellement pertinentes pour l’ensemble des membres du réseau. A cet égard, nous proposons d’initier une cartographie des activités et collaborations au sein du RSL. Nous comptons engager une chargée ou un chargé de mission pour rencontrer les personnes sur le terrain et effectuer une analyse détaillée, discipline par discipline, des collaborations actuelles et potentielles au sein du RSL.

L’objectif sera d’aboutir à un Agenda stratégique pour nos Hôpitaux et notre Réseau Santé Louvain (RSL) à l’horizon 2030.